Le Bac général de l’enseignement agricole, un atout majeur !

lundi, 25 novembre 2019 11:17

Le Bac général, dans l’enseignement agricole, fête ses 50 ans ! L’occasion de faire un zoom sur ses spécificités alors que s’ouvre le Salon Européen de l’Education, salon qui met en valeur « L’aventure du Vivant », la nouvelle signature de l’enseignement agricole auprès des jeunes qui souhaitent se lancer vers les métiers de la nature et du vivant.

Pour fêter cet anniversaire, de nombreuses personnalités ont témoigné, montrant à la fois l’intérêt du Bac général et de ses spécificités au sein de l’enseignement agricole et la véritable plus-value qu’il constitue pour des jeunes qui souhaitent poursuivre vers un projet professionnel en lien avec la nature et le vivant.

Deux tables rondes, animées par Louise Tourret journaliste, et organisées par Philippe Vincent, doyen de l’inspection, ont rythmé cette matinée anniversaire. Les échanges ont permis de retracer l’histoire du Bac général dans l’enseignement agricole et de montrer son approche spécifique ancrée sur le vivant et les problématiques sociétales grâce notamment à sa spécialité “biologie écologie“, spécialité que seuls les établissements d’enseignement agricole proposent. Cette option permet de répondre aux besoins des jeunes et, pour certains, de concrétiser leur engagement pour la sauvegarde de la planète. “Questionner les enjeux environnementaux grâce à l’option biologie-écologie constitue ainsi une réponse aux évolutions sociétales” a rappelé Philippe Vinçon, Directeur Général de l’Enseignement et de la Recherche pour le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, le ministère de tutelle des établissements d’enseignement agricole.

Bac général, Une approche spécifique, ancrée sur le vivant et les problématiques sociétales

Le Bac général dans un établissement agricole est ainsi associé à des connaissances scientifiques solides, de nombreux travaux pratiques, la complémentarité des enseignements, le choix d’un lycée à taille humaine, la chance de bénéficier de laboratoires modernes, la possibilité d’intégrer des classes à effectifs adaptés, la garantie d’équipes enseignantes investies dans la réussite des élèves.

Grégory Bailly, professeur agrégé détaché en lycée agricole pour enseigner la spécialité biologie-écologie, confirme ces caractéristiques et précise que la Biologie-Ecologie permet une ouverture aux écosystèmes, aux milieux au sens large, et donc une ouverture au monde que l’on ressent chez les élèves une fois qu’ils sont dans l’enseignement supérieur. Un constat partagé par René Siret, directeur général de l’ESA d’Angers, l’une des écoles d’ingénieur du réseau CNEAP “Les élèves issus du Bac général de l’Enseignement agricole présentent de vrais atouts pour la réussite en école d’ingénieur agronome grâce notamment au learning by doing, c’est-à-dire la pédagogie active”.

En effet, passer son Bac général dans un lycée agricole permet de bénéficier de supports pédagogiques « grandeur nature » rappelle Grégory Bailly. L’approche académique est doublée par l’approche concrète qui permet des aller-retour entre la classe et les milieux d’application. La connexion aux réalités de terrain est quotidienne !

Une réalité confirmée par les élèves ! Jeanne et Pauline, élèves en terminale apprécient ces applications terrain. Albane, élève ingénieur affirme même qu'”oser le Bac général dans l’Enseignement agricole est une vraie chance”.

Vivre la réalité du terrain est facilité par une autre spécificité de l’enseignement agricole, celle de son ancrage territorial. Cet ancrage facilite les rencontres avec les acteurs locaux : visite d’exploitations agricoles, gestionnaire d’espaces naturels (parcs naturels, forestiers, …), élus … Cette sensibilisation des élèves aux réalités des territoires, et donc des métiers, permet de construire les savoir-faire, mais aussi les savoir-être ! Jeanne apprécie ces rencontres “Concrétiser la théorie sur le terrain nous apporte un vrai plus car cela nous permet de mieux et bien comprendre“.

A l’ESA, cet ancrage territorial est historique“, précise René Siret. En effet, l’Ecole, dont on a fêté les 120 ans d’existence récemment, a été créée par les agriculteurs pour éviter la désertification rurale et attiré des experts agronomes.

Les établissements agricoles sont ainsi des acteurs socio-économiques pour les différents partenaires rencontrés : collectivités territoriales, entreprises, Communautés de Communes. Les liens sont également permanents, quotidiens avec les professionnels qui interviennent dans le cadre des formations. Tous ces liens donnent du sens et concrétisent les apprentissages des élèves qui font le choix de préparer leur Bac général dans un lycée agricole.

Bac général, un large champ des possibles vers le supérieur pour des carrières diversifiées, paroles d’anciens élèves, paroles de parents d’élèves !

Les meilleurs ambassadeurs du Bac général de l’enseignement agricole, ce sont bien entendu les jeunes et les parents. Et ce n’est pas Heidi Sevestre qui dira le contraire !

Cette jeune femme a passé son Bac S à l’ISETA de Poisy, un lycée du réseau CNEAP en 2006. “L’ancrage du lycée dans son territoire, la pédagogie active, la connexion constante au terrain m’ont rapidement convaincue de l’intérêt de préparer mon Bac dans un lycée agricole“. Aujourd’hui glaciologue de renom et présentatrice de l’émission “Terres extrêmes” sur France 5, elle confirme que son bac général l’a beaucoup aidé dans son parcours universitaire grâce aux grandes connaissances de terrain et aux projets qu’elle a pu menés en autonomie ou en groupe pendant ses années de première et de terminale S. Heidi insiste également sur le rôle primordial de l’équipe enseignante dans sa réussite, “les équipes sont très investies, elles ont à coeur de mener les élèves vers la réussite“. Elle évoque ce fort investissement des équipes qui accroît “la motivation des élèves jusqu’à être contagieuse !“. Aujourd’hui encore, Heidi garde des liens très forts avec l’ISETA qu’elle associe à ses projets, comme en 2017 où elle a accueilli les élèves de Terminale S au centre universitaire du Svalbard, dont elle est diplômée d’un doctorat en glaciologie. Une façon pour elle, à la fois d’échanger et de transmettre ! D’autres projets sont en cours, toujours avec l’ISETA, notamment autour de l’expédition “Les sentinelles du climat”, prévue en 2020 et qui sert de support aux cours d’option physique/chimie et biologie tout au long de cette année scolaire.

Gisèle Brunaud, représentante des parents d’élèves de l’enseignement agricole au CNEA l’affirme “Les lycées agricoles fonctionnent comme une grande famille, ce qui constitue un aspect rassurant pour les parents et les parents d’élèves“. La proximité entre les équipes enseignantes, les parents et les élèves génère une collaboration positive au service de la réussite des élèves.

Isabelle Plassais, directrice d’un lycée agricole souligne encore qu’il faut “ouvrir les élèves sur leurs capacités à s’adapter aux différents formats de formation et aux types d’enseignementL’ouverture aux différentes possibilités de parcours pour répondre à un projet professionnel est nécessaire“. Penser qu’intégrer un lycée agricole réduit le champ des possibles est une erreur, c’est tout le contraire !

Alors comme le dit Albane, “Osez le Bac général dans l’enseignement agricole“.

par  | Nov 22, 2019 | A la Une